31 de maio de 2009

[ecf-messager] La Lettre en ligne N°59 Juin 2009



La Lettre en ligne N°59 Juin 2009
 
 
Editorial

Journées de l'École de la Cause freudienne 2009

Francesca Biagi-Chai

« Il n'y a pas de formation [de l'analyste], il n'y a que des formations de l'inconscient.» Cette formulation avancée par Lacan au cours des années qui suivent la proposition de 1967 a connu des fortunes diverses, tantôt mise en tension avec le réel de l'objet a et donc un peu oubliée, tantôt au contraire rappelée comme voie privilégiée du recrutement des analystes comme ce fut le cas lors de la proposition faite par Lacan aux italiens : une École où les analystes seraient sélectionnés à partir de leur rapport à l'expérience analytique vérifiable dans la procédure de la passe. La passe, c'est une façon de recruter l'analyste à partir de ce que l'inconscient est devenu pour lui à la fin de son analyse, mais ceci n'est pas totalement superposable à l'émergence chez lui du désir de l'analyste ; il le précède et l'excède à la fois. Qu'en est-il de l'inconscient aujourd'hui s'il n'est pas équivalent au Witz ou au sens sexuel freudien, et s'il fait retour comme lacanien ? Dès 1982, Jacques-Alain Miller faisait valoir la double entrée pour l'aborder. Au versant bien connu du déchiffrage du symptôme, il nouait en le dénudant le jeu muet induit par le fantasme : le versant de « la pantomime », un nom du réel. Il faisait remarquer que chez Freud déjà la signification est constamment doublée de la satisfaction que les formations de l'inconscient apportent. Parallèlement, il montre combien le symptôme se distingue des dites formations ; il en est l'effet d'engluement, le versant de la jouissance. Une étape ultérieure fait apparaître quela surprise, la suspension du sens, la révélation inscrivent l'inconscient dans la trame du temps au lieu de le figer, de le substantifier : c'est « l'inconscient-événement ». C'est par là qu'il se confirme d'être interprété, comme J.-A. Miller le rappelait lors du dernier Congrès de la NLS. Il n'y a donc pas de finalité signifiante comme telle, variante structurale de la justice distributive imaginaire ; « il n'a pas, en dessous, de vérité qui cherche à se faire entendre, à percer, y compris dans les formations de l'inconscient ; il y a un inconscient sans refoulement, c'est l'inconscient réel. »

L'analyste est le mieux placé pour trouver dans le non rapport sexuel l'objection à la maîtrise ou à l'engouement identificatoire. Dans ce trou gît « le ressort de la moindre formation de l'inconscient, ces formations qui continuent de fleurir tant que l'on est un être parlant ». C'est même à partir de ce rapport du trou au parlêtre que « chacun est à même de réinventer la psychanalyse ». « L'analyste, qu'il soit l'analyste nommé, l'analyste auto-institué, l'analyste expérimenté ou l'analyste débutant, l'analyste n'est en aucun cas exonéré de tenter, comme Freud nous en donne l'exemple, d'éclairer son rapport à l'inconscient. » C'est la tonalité dans laquelle se tiendront les prochaines Journées de l'ECF : Comment on devient psychanalyste au début du XXIe siècle.

Dans la perspective de ces Journées, J.-A. Miller a précisé que le devenir analyste ne s'entend pas au sens de l'accès à une profession, c'est-à-dire à son être social. Si l'on pense l'inconscient lacanien comme « un lieu prévu pour l'imprévisible », alors le champ du désir ouvre à des réalisations inédites. En même temps le réel se resserre, permettant les transformations, « des mutations de jouissance dans la positivité du sinthome ». Le désir de l'analyste, on le sait, "n'est pas un désir pur", on le sait mieux s'il est mis en tension avec un sinthome qui inclut une jouissance irréductible.

Références : J.-A. Miller, « La "formation" de l'analyste », Cause freudienne n° 52, « La nouvelle alliance de l'inconscient et du temps chez Lacan », Cause freudienne n° 45. L'orientation lacanienne : 1982/1983, « Du symptôme au fantasme et retour » ; 2006/2007, « Le tout dernier enseignement de Lacan » ; 2008, « Choses de finesse en psychanalyse ».

 

Evénements
Le cours de Jacques-Alain Miller "L'Orientation lacanienne" "Choses de finesse en psychanalyse" les 3 et 10 juin à 13h45, à l'amphithéâtre Paul-Painlevé, dans les locaux du CNAM, 292, rue Saint-Martin, 75003 Paris et sur le site, l'intégralité des leçons de cette année.
Mercredi 17 juin au local de l'ECF à 21h30 : "Conférences de l'institut du Champ freudien : la paranoïa selon les grands psychiatres" sous la présidence de Jacques-Alain Miller.
Conférence de Philippe La Sagna : Seglas, le système de l'Autre méchant. Lire l'argument.



PIPOL IV 4ème Rencontre européenne du Champ freudien : Clinique et pragmatique de la désinsertion. Samedi 11 et dimanche 12 juillet 2009 Palais des Congrès Fira de Barcelone Avda. Reina Maria Cristina s/n 08004. Inscriptions et informations : http://ri2009.champfreudien.org
 
Soirées de juin 2009
Au local de l'ECF , 1 rue Huysmans, Paris, 21h15. Voir le calendrier online.
Mercredi 3  : Soirée préparatoire au Congrès 2010 de l'AMP : " Semblants et sinthome " Lire l'argument
Jeudi 4 : Soirée de la Bibliothèque "La psychanalyse est-elle possible en Chine ?" Conférence de Kristofer Schipper. Lire L'argument

Vendredi 5 : Soirée préparatoire à PIPOL IV "Peut-on parler d'enfant désinséré ?" Animée par Laura Sokolowsky. d'Armelle Gaydon et Dominique Holvoet. Lire l'argument
Mardi 23 : Soirée des AE "Les aspérités de l'après-coup " Animée par Bernard Seynhaeve. Invitée : Jacqueline Dhéret :   Lire L'argument

Publications
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