7 de junho de 2007

Passer à l’offensive. Mouvement Universitaire pour la psychanalyse


Ecf-messager vous présente le communiqué du MUPP (Mouvement Universitaire Pour la Psychanalyse). Vous pouvez trouver le communiqué signé par Jean Claude Maleval, son Président, et donner votre avis, pour cela il faut aller sur le site: www.oedipe.org et dans le forum sur la politique de la psychanalyse, dans celui-ci se connecter sur le manifeste Sauvons la clinique de Gori, et c’est à la suite de celui-ci qu’on le trouve.

Passer à l’offensive.

La chasse à « l’approche psychanalytique » dans les enseignements de psychologie semble en passe de s’accentuer. Une pétition inspirée du Livre noir et des approches anglo-saxonnes (« The petition ») veut faire croire que cette approche posséderait un « monopole de formation » qu’il s’agirait de tempérer par une diversification des enseignements. Elle passe sous silence que l’orientation cognitiviste est largement dominante dans les enseignements de psychologie dispensés par les universités françaises. Les auteurs (anonymes) de cette pétition veulent ignorer que certaines d’entre elles sont déjà parvenues à bannir toute référence à la psychanalyse, tandis que d’autres s’appliquent avec insistance à y parvenir. Rares sont les lieux universitaires où l’enseignement de la psychologie clinique échappe encore à la chappe scientiste qui appréhende la singularité du sujet comme une scorie déplorable. Derrière un apparent souci de diversification des enseignements transparaît une volonté d’éradiquer tout ce qui subsiste de référence à la psychanalyse. En témoigne le souhait de soumettre les travaux des psychologues cliniciens aux « mêmes critères d’évaluation » que ceux utilisés en un autre domaine : « celui de la productivité scientifique ». La spécificité épistémologique des études cliniques est balayée sans être interrogée. Même les approches Rogériennes, ou familiales, pourtant mentionnées dans « The petition », ne sauraient longtemps trouver place à l’Université, si elles devaient se soumettre à des critères scientifiques d’évaluation, inaptes à saisir leur spécificité. Au nom d’une prétendue ouverture les équipes de recherche exclusivement référées à l’approche cognitiviste seraient légitimes, tandis que celles référées à la psychanalyse se verraient imposer d’autres perspectives ! Bref chacun aura compris que derrière un apparent souci d’équilibre se cache une volonté totalitaire de subordonner toute approche des phénomènes humains au discours de la science. Dans ce contexte, le « Manifeste pour les pratiques et formations cliniques » établit un constat de liquidation en cours de la clinique dans les institutions de soins et de formations auquel nous souscrivons. Cependant, il s’agit d’un texte rédigé dans une perspective universitaro-centriste, qui pense essentiellement la formation des cliniciens dans le cadre de l’université, sans mentionner celle des Ecoles de psychanalyse, et encore moins celle des psychothérapeutes. De tels silences portent en germe des conceptions qui pourraient s’avérer fort divergentes de celles du MUPP quant à la formation des psychanalystes.Le MUPP tient ferme sur le fait que la formation des psychanalystes s’effectue en-dehors de l’Université, non pas en raison d’un accident de l’histoire, auquel il pourrait être remédié, mais pour des raisons qui tiennent à la psychanalyse elle-même. Le savoir spécifique du psychanalyste n’est pas une connaissance intellectuelle, qui puisse s’acquérir par l’étude, mais un savoir issu d’une expérience de mutation subjective, qui ne peut advenir que de l’expérience d’une cure.Difficile dans ces conditions d’associer le MUPP aux bonnes intentions du Manifeste pour les pratiques et les formations cliniques Il prône de passer à l’invention offensive. L’intention est excellente, mais suffit-il pour cela de se rassembler à nouveau? Actuellement, les seules inventions offensives porteuses d’avenir pour la psychanalyse paraissent être les créations d’institutions nouvelles, indépendantes de l’Etat, inspirées des CPCT (Centres psychanalytiques de consultations et de traitements), ou des Sections cliniques. Or les universitaires s’avèrent souvent entravés par leurs fonctions pour s’investir dans de telles « inventions offensives ». On sait que leur pratique privée les a déjà trop souvent conduit à abandonner les universités aux cognitivistes en n’y étant pas assez présents. Au mieux ils défendent pied à pied la prise en compte de la singularité du sujet dans leurs enseignements et dans la formation des psychologues, c’est déjà beaucoup d’énergie. Ce combat reste indispensable, mais il semble qu’il faille plutôt parier sur les Ecoles pour les « inventions offensives » : leurs membres paraissent en de meilleures conditions pour s’y investir.
MALEVAL J-C.Président du MUPP (Mouvement Universitaire pour la psychanalyse)

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